Plus vaste
qu’un royaume…

Saint-Gilles, 16 janvier 1208

 

Dès le lendemain du meurtre, je décide de quitter la Provence pour regagner Toulouse, à l’autre bout de mes terres. Je dois au plus vite informer les consuls, calmer la population et ne pas laisser le champ libre à la calomnie que notre évêque Foulques doit déjà propager. Le connaissant, j’imagine les mines de cet hypocrite rendant visite aux uns et aux autres pour leur susurrer quelques paroles empoisonnées. « La folie s’est emparée de notre comte. Il faut être habité par le diable pour assassiner le représentant du Saint-Père. Tous les bons catholiques doivent se révolter contre ce mauvais comte, protecteur des hérétiques et ami des juifs, ce débauché qui s’est marié cinq fois… »

Je connais la chanson de cet ancien troubadour bien mal placé pour dénoncer la débauche à laquelle il s’est joyeusement adonné, jadis, à la cour de mon père. Quand nous avions vingt ans, je le voyais souvent aux pieds des dames, le luth à la main, empêtré dans un compliment mal tourné. Un échec amoureux l’a conduit au couvent du Thoronet. Il en est, hélas, sorti évêque de Toulouse. Il dirige le diocèse depuis deux ans. Sa bouche puante va quotidiennement porter la mauvaise parole dans les influentes familles catholiques et dans les puissantes congrégations religieuses. Il explique à qui veut l’entendre que la guerre contre l’hérésie commence par la lutte contre le comte de Toulouse.

Quant aux juifs, il est vrai que notre pays leur est hospitalier. Ils ne sont pas tenus en lisière comme dans les autres provinces du royaume de France. Depuis que je gouverne, j’ai confié à certains d’entre eux des emplois publics, de juges, de comptables ou d’archivistes. D’autres ont été élus consuls capitouliers. Ils font preuve de compétence et de loyauté dans l’exercice de leurs missions. L’Église romaine m’en fait grief. L’évêque Foulques évoque toujours avec nostalgie l’ancienne cérémonie humiliante du Vendredi saint dont il a trouvé la description dans les documents épiscopaux.

Jadis, l’évêque de Toulouse convoquait un juif devant la cathédrale à la sortie de la messe du jour de la Passion. Devant la foule des catholiques assemblés sur le parvis, l’homme était frappé sur chaque joue par un chevalier.

Un Vendredi saint, il y a déjà plus d’un siècle, le juif qui s’est présenté était un vieillard si faible que ses jambes le portaient à peine. Le chevalier chargé d’accomplir le geste rituel était un colosse. Il avait armé sa main droite d’un gantelet de métal. Abattant brutalement son poing ferré sur le vieil homme, il lui a fendu le crâne en deux, le laissant raide mort dans une flaque de sang.

Il y a longtemps que mes ancêtres ont heureusement rompu avec ces pratiques cruelles. Foulques le regrette.

— C’était une édifiante coutume. Le jour de la mort du Christ, il faut rappeler que ce sont les juifs qui l’ont crucifié. Son sang doit retomber sur la tête de leurs enfants. Vous devriez, sire Raimond, rétablir cette cérémonie, m’a demandé Foulques en prenant possession du diocèse.

— Jamais !

— Vous serez donc toujours le protecteur des juifs et des hérétiques ! Votre amitié pour les ennemis de l’Église est une insulte à Dieu. Le jour viendra où vous en serez puni.

C’est fait. Sa présence est pour moi une punition quotidienne. Il me hait et je le lui rends bien. Je dois vite rentrer à Toulouse pour l’empêcher de nuire.

 

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Le poil des chevaux fume dans le froid vif de l’hiver provençal. Dès le petit matin, la mainade s’est rassemblée dans la cour du château de Saint-Gilles autour d’Hugues d’Alfaro, mon fidèle et courageux compagnon. De ce jeune Navarrais, j’ai fait le chef de mes armées. Il est ensuite entré dans ma famille en épousant Guillemette, ma fille naturelle.

Avant de mettre la troupe en marche, nous préparons l’itinéraire afin de dépêcher au triple galop les courriers qui iront annoncer notre arrivée et faire préparer notre accueil à chaque étape.

Hugues d’Alfaro désigne ceux qui vont nous devancer et distribue ses ordres d’une voix grave où se mêlent tous les accents pyrénéens. Vêtu de cuir noir clouté d’argent, il porte le poil ras, aussi noir que l’habit. Une rixe, dans sa première jeunesse, lui a laissé une jambe raide ainsi qu’une profonde cicatrice barrant son front et sa joue gauche. Une violence allègre émane de sa personne. Lorsque, dans la fureur de la bataille, un ennemi voit l’œil noir d’Hugues d’Alfaro posé sur lui, il pressent que la mort l’a choisi.

La paix, que je préserve soigneusement, n’est pour lui qu’une longue attente de la guerre. Pour tromper son ennui, il s’abandonne à l’amour que lui porte ma fille Guillemette, subjuguée par la force de son jeune mari.

Pour regagner nos terres toulousaines, nous empruntons la grande route reliant Montpellier, Béziers, Narbonne, Carcassonne et Toulouse. Ce chemin est tracé par la nature et son relief. Confortable et rapide, c’est l’artère principale de notre pays. Les Romains y avaient aménagé une large voie. Mille ans plus tard, elle existe toujours. Après avoir longé la mer, nous quittons le littoral à Narbonne pour nous enfoncer dans les terres et suivre la route du vent, dans le lit de la plaine parsemée de villages fortifiés au cœur des campagnes fertiles.

Au nord, les Cévennes, la montagne Noire puis les collines du Lauragais ; au sud, les Corbières et le massif des Pyrénées couronnées des neiges de janvier. Entre les remparts de ces deux colossales forteresses naturelles, la vaste plaine forme un entonnoir largement ouvert à l’est sur la Méditerranée, étroitement pincé à l’ouest lorsque les montagnes du nord rejoignent presque les Pyrénées. Dans ce passage, le vent d’autan souffle souvent avec violence. Venu de la mer, il se rue au plus fort de son énergie contre les remparts de Toulouse, siffle entre les tuiles des toits et tourbillonne autour des clochers.

Toulouse est fille de l’autan et de la Garonne, ventée par l’air de la Méditerranée et irriguée par l’eau des Pyrénées.

 

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Mon pays est plus vaste que bien des royaumes. Il réunit sous mon autorité le comté de Toulouse, le Quercy, l’Agenais, le Rouergue, la vicomté de Lodève et le comté de Melgueil, le marquisat de Provence, la terre d’Argence. Je tiens en gage du roi d’Aragon les vicomtes de Millau et de Grèze et le comté de Gévaudan.

Mon pouvoir s’exerce aussi sur les terres de mes nombreux vassaux : le seigneur de Gourdon, le comte de Rodez, les seigneurs d’Alès, d’Auduze et de Sauve, le comte de Vivarais, le comte de Valentinois et de Diois, le vicomte d’Agde, le vicomte de Narbonne. Le comte de Foix est également mon vassal pour la basse vallée de l’Ariège et le comte de Comminges pour la plaine de Muret. J’ai des droits sur les comtés d’Armagnac, Fezensac et Astarac.

À mes vassaux je dois protection, et ils me doivent fidélité. Bien souvent, leurs mésententes dégénèrent en violences locales que je m’efforce d’arbitrer et d’apaiser. Je n’ai cessé de rechercher la paix sur mes terres et avec mes voisins.

Au milieu de mes immenses territoires, seuls manquent Montpellier, passé au roi d’Aragon par son mariage avec Marie, et la grande vicomté des ombrageux Trencavel : Béziers, Carcassonne, Albi, comme un coin enfoncé largement et profondément dans mes terres.

J’ai trois suzerains. Le roi de France, Philippe Auguste, pour le comté de Toulouse ; le roi d’Angleterre, Jean Sans Terre, pour le Quercy et l’Agenais ; l’empereur de Germanie, Othon, pour la rive gauche du Rhône. Grâce à Dieu, leurs désaccords me permettent de n’obéir à aucun. Je fais en sorte d’entretenir leurs querelles afin que leurs pouvoirs s’équilibrent et se neutralisent.

 

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L’Histoire ne m’aimera pas, car je n’ai jamais cherché à laisser la marque du sillon stérile de l’épée dans la terre ensanglantée des champs de bataille.

J’ai vu mon père, Raimond V, en guerre contre l’Aragon, contre le comte de Rodez, contre la Savoie, contre les Trencavel, contre l’Angleterre, contre Barcelone… Ces interminables luttes, leur cortège de deuils et de destructions ont assombri mon enfance et ma jeunesse.

J’ai préféré réparer dans mon lit, avec des bonheurs personnels divers et inégaux, les querelles sanglantes de mes prédécesseurs. Pour faire la paix avec les ennemis de mes ancêtres, j’ai épousé leurs filles. Mes ancêtres ne manquaient pas d’ennemis, je me suis donc marié cinq fois.

Ma première épouse fut Ermesinde de Pelet, déjà veuve et très mûre mais dont la famille possédait, près de Montpellier, le comté de Melguei toujours rebelle à la maison de Toulouse. Ce mariage mit fin aux désaccords, mais il fut bref.

Veuf à mon tour mais encore jeune, j’ai ensuite épousé une Trencavel pour sceller une alliance avec ces impétueux voisins qui gouvernent de Limoux à Albi et de Carcassonne à Béziers. Avec Béatrix, ce fut une longue et morne union. Ma vie familiale durant ces quinze années n’a été ensoleillée que par la naissance de ma fille légitime Constance et par celle de mes enfants naturels, Guillemette et Bertrand, ainsi que par le plaisir d’avoir aimé secrètement la femme qui a donné le jour à ces derniers.

Béatrix, elle, s’est éprise de l’Hérésie. Voulait-elle ainsi réprouver silencieusement mon inconduite ? Était-elle sincèrement gagnée à cette pratique austère et à cette vie hautement spirituelle, comme beaucoup de femmes en notre pays ? Quelle fut l’influence de sa famille Trencavel, dont les liens avec l’Hérésie n’étaient un secret pour personne ? L’Église ne pouvant, dans ce cas, rien me reprocher, j’ai profité de cette occasion pour répudier Béatrix. Elle vit depuis dans une maison de Bonnes Dames. Nous nous écrivons parfois.

C’est par amour que j’ai épousé ma troisième femme, l’adorable Bourguigne de Chypre. Ce fut une étrange rencontre… Allant de Marseille à Poitiers, Bourguigne traversait notre pays, dans la suite de l’épouse de Richard Cœur de Lion et de sa sœur, Jeanne d’Angleterre. Pour leur faire honneur, mon père Raimond V m’avait envoyé à leur rencontre afin de les accompagner sur nos terres en grand cortège. Le voyage a duré plusieurs jours qui me parurent délicieux. Jeanne d’Angleterre était intelligente et Bourguigne ravissante.

Jeanne, la sœur de Richard Cœur de Lion, représentait cette couronne d’Angleterre toujours menaçante et contre laquelle mon père, mon grand-père, mon grand-oncle, mon arrière-grand-père s’étaient tour à tour battus. Un mariage aurait mis fin à ces guerres incessantes.

Son accompagnatrice, Bourguigne de Lusignan, était d’une famille infiniment moins puissante, mais d’une beauté tellement plus éclatante ! Elle était fille de Croisés établis à Chypre et à Jérusalem. Ses fiefs étaient donc fondés sur des sables mouvants. Mais ses manières possédaient toutes les grâces de l’Orient.

Jeanne d’Angleterre me regardait sans cesse, mais je ne voyais que Bourguigne de Chypre, qui ne me quittait pas des yeux. Mes cheveux avaient l’épaisseur et la couleur qu’ils ont perdues depuis. Aucune dent ne me manquait Mon œil était vif et, tandis que ma bouche parlait sérieusement à Jeanne d’Angleterre, mon regard disait mon amour à Bourguigne de Chypre. Nous nous sommes rapidement mariés et passionnément aimés dans un bonheur fugitif comme un doux rêve.

 

Deux ans plus tard, en 1195, mon père mourait. Il avait régné sur le pays toulousain près d’un demi-siècle. Je devenais comte de Toulouse à l’âge avancé de quarante ans. Mon père avait hérité de la couronne à quatorze ans et mon grand-père, Alphonse Jourdain, quand il avait moins de dix ans. Voilà pourquoi, dès que je fus maître du comté, on me nomma Raimond le Vieux.

L’heure était venue de conclure des alliances utiles à ma charge. J’ai dit adieu à ma jeunesse et à Bourguigne, qui réjouissait mes nuits, et je me suis marié avec Jeanne pour faire la paix avec l’Angleterre.

Notre union n’a duré que trois ans, mais elle a porté son fruit : en 1197 un fils, Raimond, a vu le jour à Beaucaire. La sage-femme provençale qui a sectionné le cordon tranchait aussi le nœud d’un vieux conflit Cette naissance scellait la paix entre Toulouse et la couronne anglaise. Ce mariage et cet avènement furent des moments de bonheur intense dans ma vie d’homme et des actes de paix utiles à ma fonction de prince.

 

Peu de temps après, j’ai cruellement souffert de la mort de Jeanne dans les épanchements sanglants, les fièvres et les cris d’un nouvel enfantement fatal pour la mère, et pour l’enfant une fille baptisée à la hâte dans une projection de gouttelettes d’eau bénite sur un minuscule fardeau de chairs rouges et bleues qui ne vivait déjà plus.

Jeanne me laissait notre fils, Raimond de Toulouse. Il avait deux ans. Ce XIIIe siècle allait ouvrir ses portes sur des années terribles. Je sentais monter la colère de l’Église et la vindicte du pape contre l’Hérésie dont j’étais le « complice ».

Mon veuvage m’offrait la liberté d’une nouvelle alliance. Il fallait cette fois choisir le royaume d’Aragon en la personne, charmante, de la brune Éléonore, la sœur du roi Pierre II.

La jeunesse du corps et de l’esprit de ma cinquième épouse me réjouit encore aujourd’hui. D’elle, je ne saurais dire mieux que le poète Guillaume de Tudèle, qui écrit : « La meilleure des reines et la plus belle au monde. Jamais en Chrétienté ni en terre païenne, aussi loin qu’aube point, n’en fut d’aussi parfaite. » Et le poète, en hommage à sa beauté, s’interdit d’aller plus loin : « Guillaume, tais-toi donc, tes vers sont trop chétifs. Crains d’abîmer l’éclat que tu veux exalter. »

 

Paris, Londres, Barcelone, Rome sont les points cardinaux de toute politique toulousaine. Face au danger qui vient de Rome, j’ai construit ma défense : par ma mère Constance, fille de Louis VII, je suis le cousin du roi de France, Philippe Auguste. Par ma quatrième femme Jeanne, sœur de Richard Cœur de Lion, et notre fils Raimond, nous appartenons à la famille d’Angleterre. Par mon dernier mariage avec Eléonore, j’ai scellé l’union avec l’Aragon et son jeune roi flamboyant, Pierre II, mon beau-frère et mon proche voisin d’outre-Pyrénées. Nos pères, Alphonse d’Aragon et Raimond V de Toulouse, s’étaient disputé la Provence dans des guerres incessantes et acharnées. En décidant de mêler nos sangs, j’ai scellé la réconciliation et l’alliance dont j’allais avoir le plus grand besoin.

 

*
* *

 

Après avoir fait halte à Béziers, puis à Narbonne, nous arrivons devant les murs de la plus puissante fortification de la plaine.

C’est ici, à Carcassonne, que réside Raimond Roger Trencavel, vicomte de Béziers, Carcassonne, Albi et Limoux. Il est le fils de ma sœur, mais ce neveu ne me ressemble guère.

Les cavaliers envoyés par Trencavel pour nous faire honneur viennent caracoler autour de nous, les sabots des chevaux résonnant sur le sol durci par le froid. Ils nous adressent des félicitations pour l’assassinat de Pierre de Castelnau. À mi-voix, je demande aux miens de ne pas engager de conversation sur ce sujet avec ces écervelés. Ils sont à l’image de leur maître, mon jeune neveu : turbulents, fébriles et inconséquents.

Raimond Roger Trencavel m’accueille à sa table dressée dans la grande salle de la citadelle. Cet infatigable chasseur ne m’épargne aucun de ses gibiers : viandes fraîches ou fortement faisandées, couchées sur de la purée de châtaignes. J’ai faim et je ne cesse de mastiquer, ce qui m’évite de répondre à ses discours imprudents. Il se réjouit bruyamment de la mort du légat. Il m’en fait compliment. La bouche pleine, je multiplie les signes de dénégation. À la fin du repas, je prends courtoisement des nouvelles de Béatrix, sa sœur d’un autre lit, qui fut ma seconde épouse. Elle vit toujours en maison hérétique dans le jeûne, l’abstinence et la prière, depuis que je l’ai répudiée. Raimond Roger convient que ce n’est guère compatible avec nos goûts et nos penchants, mais il salue la grandeur d’âme de ceux qui renoncent à tout et promet qu’il s’y astreindra un jour, quand il sera vieux. S’il y parvient…

En attendant, ce jeune homme exalté qui n’a pas encore vingt-cinq ans veut se battre. Il est heureux du meurtre de Pierre de Castelnau. Je lui répète que je n’y suis pour rien, mais il n’en croit pas un mot En se levant de table, il me bourre les côtes et vient coller son oreille à mes lèvres comme pour y recueillir une confession ou un aveu.

— Messire mon oncle, ne soyez point modeste. La mort de ce maudit légat servira votre gloire.

Si mon neveu lui-même s’imagine que j’ai fait tuer le légat, comment le pape lui-même en douterait-il ?

Cet agité veut à ce point la guerre qu’il finira par la provoquer. Son pouvoir s’exerce sur un territoire enviable : Béziers et sa cité prospère, les plaines littorales où les vignes viennent s’aligner jusqu’au bord du rivage, l’Albigeois et la belle allée du Tarn, la montagne des Corbières, Carcassonne et son imprenable citadelle. Qui ne convoiterait un tel domaine ? Mon paisible voisinage lui a fait oublier les guerres et les appétits de nos pères. Vicomte depuis neuf ans, il n’a connu que moi. Il me juge tiède, inoffensif et ennuyeux.

En me raccompagnant dans la cour du château, il frappe bruyamment ses mains l’une contre l’autre.

Mon cheval fait un écart « Bientôt ! Bientôt ! » répète-t-il avec un sourire carnassier. Comme si la guerre qui menace allait être une distrayante partie de chasse. Juché sur ma monture, droit dans les yeux, je lui conseille gravement de prendre garde à ce qui nous menace. Il se contente de rire.

 

Raimond le cathare
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